Je rêve près de vous, dans vos Alpes sauvages, Le soir mon regard triste sombre dans vos nuages, Je songe à vos montagnes aux éclatants sommets, A l'or de vos soleils mourant sur les névés.
Je rêve, loin de vous, chez moi en Pyrénées, Sur l'azur rassurant qui couvre nos vallées, De bonheur en douleurs je suis tous vos chemins, Laissant fuir mon regard au-delà des sapins.
Par le calme silence qui peuple tant mes nuits Dans cette immensité aux courses inassouvies, Mes yeux, piolets plantés s'accrochent aux parois Je reste suspendue... tel un pantin de bois.
Une mousse de brume cache nos horizons S'élève sur la mer et sur le blanc des monts, Taillés de vitraux d'or qui souvent les pénètrent, Quand le soleil couchant se penche à sa fenêtre.
J'écoute battre au loin le cœur du montagnard, Creusant sa solitude de saisons, de hasards, J'aime être près de vous comme un lac qui sommeille, Vous qui êtes si loin, au sommet de mes veilles.