J’habite le pays merveilleux où des vaches maquillées, En robe grise camaïeux, en regards aréolés, Marquent rondeau à la marre, tempo de leurs queues, Balaient du pinceau hasard, des mouches en ballets bleus. D’où surgissent de la vigne, D’hostiles pintades rouge clignotant Mexicaines volatiles grappillent verjus gourmand.
J’habite une contrée où l’accent est béni Où le verbe choser se conjugue en ami. Je chose en action et c’est l’action qui chose. Où l’on ne cause poète… allons cueillir la rose Les i deux ailes arrivent en kyrielle, Les S ajoutent plus aux pluriels Où vivent mille Dieux et même deux tio tio A quoi sert cela si personne ne dit haut ?
Une campagne belle ou le temps perdu Ne perd pas son temps à s’appauvrir. Où même l’hirondelle en oublie de partir ! Les siècles ici en content des pavois On passe de l’un à l’autre sous l’arche d’un patois Pourtant une impression de manque me surprend Un manque de temps lent, ce temps toujours latent Un pays merveilleux, ici c’est Gers temps.