Je vieillis D'une vieillesse limpide Eclairant une liberté Au delà des péripéties Du monde en flammes Monde en feu, Somme de mensonges Et de sanctions. Noyau clair se libère De ce magma puant. Noyau de vie Ressassé encore, Encore. Envol vers la lumière crue, Toutes ailes déployées. Eternel retour Du désir de se perdre Pour se retrouver Pur et nu Dans la ronde infinie Du temps renouvelé. Gouttes d'eau tombent du ciel, Oiseau vole. Dans un cri tonitruant La vie se charge Du poids de la légéreté Pour celui qui sait Cette échappée possible. Reflet des mots Dans un miroir. Mots prisonniers Tournent en rond Dans un langage Que dépasse la pensée. Mots dits, à dire Se bousculent, Se placent et se déplacent. Le cri est là Comme une source, L'aube d'une liberté. Parole Prend naissance Donnant voix au cri. Le cri se cogne, La voix s'élève. La voix naît d'une flamme S'élevant dans les airs, Tournoyant grâce au vent, Mélodie de couleurs Murmurant leur danse Dessinant leur forme Multipliant la joie Reflétée dans les yeux De ceux qui l'entendent En relief de tons et de nuances. La voix dit qu'elle est là.