Bien que soleil et ciel bleu le nient Les grandes vacances sont finies Radios et télés l’ont décrété Demain tu seras fort regretté Au revoir l’été
Longues files dans les magasins Gommes, crayons, dont on fait le plein Le papier qui craque sous les doigts Et l’encre fatale aux maladroits Pâtés qu’on nettoie
Cette année la maîtresse est nouvelle Sera-t-elle aussi bonne que belle ? Ou serons-nous privés de récré ? A la pensée de la rencontrer Mon cœur est serré
Pourtant du cuir neuf de mon cartable Montent des souvenirs agréables Tous les amis que l’on va revoir Leurs petits secrets que l’on va savoir Entre les devoirs
C’est vrai parfois les leçons ennuient Par la fenêtre l’esprit s’enfuit Poursuit au loin sa méditation Mais revient pour la récréation Et ses inventions
Puis, quand enfin se finit la classe L’école se répand sur la place Nous filons vite avec les copains De la maison prenant le chemin Se tenant la main
S’arrêtant chez le vieux Nicolas Acheter bonbons et chocolats On suce lentement, quel délice ! Le jus vert des bâtons de réglisse Faut-il qu’ils finissent ?
Nous chipons une pomme au voisin Et puis, tiens, quelques grains de raisin Coups de pieds dans les feuilles rouillées Font tournoyer des rondes souillées Aux senteurs mouillées
Nos godillots, nos capes de laine Le léger voile blanc de l’haleine Comme le froid qui rougit nos mains Et la nuit qui tombe prouvent bien Que l’automne vient