J’attendais ta venue, discrète et si lente La chaleur de l’été me rendait impatiente Chaque jour épiant les signes de son deuil La fraîcheur sur ma joue, l’ocre sur cette feuille
Agaçant mon humeur tu t’es fait désirer Simulant ton retour pour mieux te retirer Vaporisant ton musc en touches dans les airs Et puis laissant l’été revenir en arrière
Mais aujourd’hui, enfin, te voilà pour de bon Et tes voiles laiteux ne dissimuleront Jamais, à mes yeux, l’éclat de ta beauté De ta douceur fanée il ne faut rien ôter
Mon cœur est tout à toi et je veux te jurer Que si tes orangers sous le ciel azuré Me ravissent, pourtant je voudrais sans retard M’enrouler dans le gris perlé de ton brouillard