Comme un vol de papillons légers et soyeux Les flocons sont venus se poser peu à peu Du jardin lentement effaçant les couleurs Ne laissant que le noir et le blanc tout à l’heure
Disparus le relief, les frontières humaines A l’infini brille la pure et blanche plaine Etoiles de cristaux à la forme parfaite Dont la ronde folle nous invite à la fête
Voyez dehors déjà les enfants ont compris Ils enchantent l’hiver de leurs jeux de leurs cris A genoux bras enfouis dans la poudre légère Leurs mains gantées roulant des munitions de guerre
Pour un combat d’amis où les morts se relèvent Eclaboussent à leur tour en riant et sans trêve Jusqu’à ce que le froid ou bien l’obscurité Force les derniers obstinés à s’arrêter
On se quitte à regret en se serrant la main C’est promis la bataille reprendra demain A moins que l’on construise un bonhomme de neige Qu’on sorte les luges ou qu’on creuse des pièges