C’est une belle nuit en habits de satin Où toute la famille réunie enfin Partage à la table dressée près du sapin Des moments de bonheur que l’on voudrait sans fin
Ce sont boules d’argent, guirlandes colorées Qui font tenue de fête à l’arbre décoré Tandis que tout là-haut dans sa robe dorée Se penche en souriant le bel ange adoré
C’est, pour un nouveau-né allongé dans la paille, La venue des fidèles aux tendres retrouvailles Chantant l’espoir au monde en se tenant la taille Ils prient pour que la paix vive vaille que vaille
Ce sont les bas de laine aux cheminées pendus Qui s’étirent en baillant d’avoir tant attendu Qu’on les emplisse de tout ce qui leur est dû Fruits, colifichets, petits sous bien entendu
C’est le feu qui s’éteint doucement sous les cendres Se vêtant de velours pour que puisse descendre Celui que tous attendent et que l’on peut entendre Mais qui ne se fait voir ni se laisse surprendre
Ce sont paquets brillants qu’on ouvre en se taisant Que les doigts impatients ruinent en les défaisant Puis les hourras bruyants qui s’élèvent à présent Que, déchirée, la soie révèle les présents
Et les rires de joie et les bisous d’enfants Et le rose qu’on voit aux joues des grands-mamans Dans la brume qui noie soudain leurs yeux aimants Flottent les souvenirs de leurs Noëls d’antan