Automne, fidèle, arrive chez moi Il me fait de larges signes du bois Par la fenêtre et m’invite à sortir Le rejoindre et la forêt parcourir Faisant voler feuilles et champignons Mes pas suivent ce charmant compagnon
Ses habits neufs éblouissent les yeux De brillants dégradés aux tons de feux Le rouge y dispute à l’ocre et l’orange L’honneur de vêtir la mode qui change Tenues estivales de tissus verts Font place aux chaudes collections d’hiver
Il porte un parfum musqué raffiné Dont les volutes me poivrent le nez Fragrance entêtante de ces souchettes Soupçon de marron, pincée de noisette Senteurs mouillées, restes de fenaison Meutes souillées, odeurs de venaison
Les franges blanchâtres de son écharpe Soudain devant son visage s’échappent Cachant le teint sanguin haut en couleur De ce bel ami si cher à mon cœur Derrière l’épais rideau de ce voile Comme il est froid et gris ! Comme il est pâle !
Sa présence est un tel enchantement J’en oubliais sens et raisonnement Sans doute avons-nous longtemps cheminé Un bon feu attend dans la cheminée Pour des semaines Automne restera Et je reviendrai, demain, à son bras