A Toutes Les Mamans
Un cri de douleur,
Un cri de bonheur,
Dans le silence de la nuit,
Une femme pleure et prie.
Près d’elle, se presse son mari.
Il l’embrasse, lui tient la main.
Elle souffle, doucement, doucement,
Elle retient son souffle lentement…
Soudain, plus rien ! Le silence…
2 petites secondes… à quoi elle pense ?
2 petites secondes semblent une éternité,
Un trou noir et… enfin ça y est !
Le bébé est là ! Il est né ! Il crie ! Il vit !
Quelle joie ! Quelle beauté ! Merci la vie !
Désormais elle vit pour lui
Sa vie s’organise autour de lui
Ce petit être si petit, si petit, est à jamais
Son centre d’intérêt, sa priorité,
Sa raison de vivre…
Sa fureur de vivre…
Elle est là quand il s’est blessé,
Elle est là quand il a du chagrin,
Elle soigne ses bobos d’un baiser,
D’un baiser aussi, elle lui apporte son soutien.
Quand il souffre dans son cœur,
C’est elle qui panse ses plaies.
Elle l’écoute, le conseille.
Elle tente de le diriger
Sur le chemin de la vie,
Elle lui apprend le bien, le mal,
Les règles de la vie, la morale…
Un jour, il s’envole,
Il part vivre sa vie.
Dans l’ombre, elle somnole,
Prête à bondir au moindre cri.
Elle se cache,
Elle se terre,
Tel un animal sauvage
Qui attend sa proie.
Elle le sent, elle le sait,
Jamais ô grand jamais
Elle ne laissera quelqu’un
Blesser son chérubin.
Peu à peu, ses cheveux,
Désormais clairsemés,
Se couvrent de neige.
Le poids des années,
Les malheurs de sa vie,
Lui font courber le dos
Son œil est moins vif,
Il est souvent bien triste.
De jolies rides creusent son visage,
Sa bouche ne sourit plus,
Elle ne parle plus.
Ses mains ridées tremblent.
Elles sont souvent glacées.
Ses doigts se crispent.
Son enfant, à son tour, veille.
Il est là, il la protège.
Il lui tient la main.
Il la rassure, doucement,
Presque amoureusement.
Il panse ses plaies, ses blessures.
Emerveillée, elle s’étonne.
Dans son regard, on devine
Beaucoup de tendresse,
De gratitude mais aussi de lassitude…
Ce soir, elle revoit le film de sa vie.
Une longue vie…
Heureuse…
Elle a eu de beaux enfants
Elle a été une belle et bonne Maman…
Et c’est bien le plus important.
Maintenant, elle va fermer les yeux,
Elle va s’envoler vers les cieux
Un cri de douleur,
Un cri de frayeur,
Dans le silence de la nuit,
Une femme pleure et prie.
Près d’elle, se presse son enfant.
Il l’embrasse, lui tient la main.
Elle respire doucement, doucement,
Elle retient son souffle, lentement,
Puis… plus rien !
2 secondes, 3 secondes …
Le trou noir !
Elle est partie pour l’éternité !
Digne ! Haute ! Fière ! … Elle peut l’être !!!