Le Crabe
Durant notre enfance, tu vivais au rez-de-chaussée,
Moi, j’habitais juste au dessus de toi.
Nous étions souvent l’un à l’autre collés,
Au jardin, à l’école ou juste sous notre toit.
Quelques fois, tu me paraissais lointain, absent…
De moi, de tous, tu t’éloignais sans mot dire…
Sur le muret, tu grimpais, des heures tu restais,
Cette image en moi est gravée à m’en faire pâlir.
Tu me paraissais alors insaisissable,
De loin, je t’observais, impuissante…
Je te comparais alors à un chat sauvage
Muré dans ton monde pour moi si angoissant…
Ma jeunesse, (mon innocence) m’empêchait de comprendre.
En ce temps là, les enfants ne savaient rien.
La vie, la mort, ils ne devaient entendre.
Devant eux, on ne devait surtout parler de rien.
Au fil des années, nous nous sommes détachés
Mais notre cœur lui, encore et encore nous a unis.
Toi, qui mon « demi-frère » pour moi tu étais
En grandissant, toujours je t’ai suivi.
Aujourd’hui, un crabe s’est imposé chez toi.
Sournois, insidieux… que dis-je ? EFFRAYANT !
Depuis des années, contre lui tu te bats
Volontaire, déterminé que tu es, à un succès probant.
Souvent, dans ta direction, s’envolent mes pensées.
Plus que jamais, j’admire ton courage.
Dans ma tête se déroule le film de ta vie, discrète,
Et je sais que tu sortiras de ce naufrage.
Tu n’es pas seul, tu le sais bien.
Par le cœur à toi je suis liée,
Ta famille, tes amis, chacun te soutient
Mais moi, comme UN FRERE je t’aime pour l'éternité…
12 août 2012