Pour l’occasion, on a sorti Les draps les plus jolis. Pas ceux aux jolis coloris, Pastels et un peu jaunis, Non ! Les nids d’abeille et festons ! Ces draps blancs d’épais coton, Qui, autrefois, emplissaient, Par piles parfaitement rangées, Les armoires de nos grand-mères, Et sentaient bon le parfum du grand air, Ou encore celui des bouquets de lavande Selon les offres et les demandes. La pièce était sombre, la fenêtre fermée. Le soleil de juillet, dehors, brillait. Il passait ses rayons de lumière Entre les lattes du volet. L’atmosphère était lourde. Dans cette chaleur moite, se mélangeait Le parfum de ce parterre de fleurs : Les fleurs de lys, hautement supérieures, Par le nombre et par l’odeur, Nous rappelaient que ce moment était solennel. Ce moment devait être très conventionnel, Conforme à toutes les règles ! Conforme à toutes ses règles ! Jusqu’au dernier moment ! Jusqu’à la dernière minute ! Tous ses souhaits, exaucés, parfaitement, Puisque perdue cette abominable lutte…