On y croit et puis tout s'effondre Comme une pyramide de verres, Sans voix, on se terre Et on s'enterre à ne pas répondre. Seuls, sur le papier, les mots s'étirent Plus discrets que le verbe haut, Fidèles lieutenants et vieux capo Des tristesses et des longs soupirs. Je vois loin et puis pourtant Comme au lendemain d'une grande marée, La brûme ne s'est pas retirée, épaisse, étourdissante. Seules, sur le clavier, les larmes glissent Plus violentes que des gestes forts, Que j'ai raison ou que j'ai tort Elles me sillonnent comme un sévice. Comme la dernière du condamné Je me consume sans qu'on me fûme Tiens, prends, sens, hume, Et souviens toi de cette odeur de consommé...