Ô jeune fille dont le visage est toujours Empreint d’une singulière sérénité, Illumines-tu encor les sombres séjours De ta vénusté pleine de pérennité ? Suscites-tu une fois de plus les désirs Salaces dans ce mirage du romantisme Chez tes amants à la recherche de plaisirs Qui rayonnent en eux comme un sordide prisme ? Attises-tu aussi ces flammes si cupides, Si ardentes au fond des yeux de tes maîtresses Qui n’ont cesse de poser leurs si avides Regards au nom de leurs avidités traîtresses ? Savoures-tu comme d’habitude leurs jeux Séducteurs afin d’assouvir au plus profond De ta volonté inflexible ces enjeux Dont tes victimes ne connaissent point le fond ? Quelle bonté se cache dans ton attitude Lorsque tu les entraînes par ta flatterie Vers l’affolante et ténébreuse latitude De ta chambre afin d’exposer ta fourberie ? Que masque ce sourire qui ne ride Jamais tes traits durs tant figés que gracieux De ton faciès impénétrable, placide, Faussé au moyen d’un sillon malicieux ? Ce troupeau pris dans ses pulsions n’envisage Point que derrière ce visage séduisant Se tapit une cruauté qui dévisage Sa terreur au gré de ton labeur épuisant. Les appas de ton corps magnifique livrés Aux désirs de tes partenaires fiévreux Comblent évidemment tes instincts délivrés, Déchaînés à travers tes gestes chaleureux. Tu sens dans tes étreintes leur chair palpitante, Et tu ne te lasses de cette sensation Étrange de sentir leur flamme chancelante Chanceler au cœur de ton adoration ! Ah ! que lis-tu dans leurs yeux quand soudainement Le trépas au dernier souffle les émonde ? Ô jeune fille, tu n’ignores nullement Cette soif de sang dans ta nature profonde.