Ah ! ce serpent noir, l’ennui, lové en mon cœur Epand dans mon être son venin, son poison, Son mal dans la ferveur de sa sombre rancœur, Tandis qu’il n’existe point de contrepoison.
Goutte à goutte, sa bave immonde me corrompt A chaque instant à travers le flux chaleureux De mon sang chaud, vivificateur qui se rompt Comme la vague contre le récif heureux.
Lorsque, loin des faveurs de ce monde angoissant, Exilé du zénith flamboyant de la gloire, Je souffre l’étreinte de chaque anneau puissant Afin de courber mon front face à sa victoire.
Lors de ces jours battus par le vent du cauchemar, J’ouïs son noir sifflement persiflant siffler, Je tremble au trouble de son faciès camard, Je sens ses crocs me blesser et son cou enfler.
Je ne sais plus de quand date sa présence Douloureuse en moi ni ce qui l’a attiré, Mais je puis affirmer que sa morbide essence M’incline vers un cercueil béant et tiré.