Mon âme, dès le soir, s'envole à tire-d'aile A travers les barreaux de sa prison de chair, Se baigne dans le ciel, embrasse l'asphodèle Et recherche au-delà le trésor le plus cher.
Mon âme, par amour, sera toujours fidèle Au cachot qu'elle habite, et vite reviendra De sa nuit solitaire, en son nid d'hirondelle, Pour cacher, sans un bruit, son trésor sous mon drap.
Mon âme, dès la mort, fugitive étincelle Enfin libre, enfin nue, le front me baisera Du souffle incandescent de l'amante éternelle,
Avant de s'éloigner sous sa mystique aura. Puissance universelle ou esprit terre à terre, Qui suis-je en ce moment, mon âme ou moi ? Mystère...