Odeur de sale, Odeur d'humidité Un fin voile de poussière Sur les choses étalées : Comme une chambre devenue grenier. Plus personne n'y vient; La porte , condamnée, Ne sent plus sur son fer Les vibrations d'un oeil A l'affût du mystère : Les bruits profonds des nuits Ont du quitter la place Et l'enfance perdue Les a sans doute suivi.
Juste lumière Juste trouée Comme une pénombre Qui se serait attardée Sur les jouets délaisses; Nuit entre gouffre et neige Pour distinguer parmi l'infinité Qui de nos désirs Qui de notre oubli. Le voile noir posé Aux yeux des condamnés Cache à ceux du bourreau Les larmes du pierrot; Oublié tous les mots, les gestes Et la mains sûre Tout chez les faibles lasse Seules les aurores rassurent.
Odeur de sale Odeur d'humidité Poussière voletante Dans l'obscurité. Comme un voile de silence Finement dessiné Par des mains, mère de souffrance. Où sont les mots, ou sont les autres ?! Tout dans ce palais vide Mène roi à la démence : L'écho même de ses pas, Sa réponse à sa voix. Perdu parmi les choses D'or sans importance Il ferme ses yeux Se cache sa déchéance. Perdu dans la poussière Les jouets ensanglantés Les poupées effrayées Par les fils crées Du coeur des araignées Il en vient à prier dans ce pays silence Pour qu'enfin glisse à lui Son absence.