La Loire au pieds des monts impétueuse écume Et roule puissamment le flot portant la grume Arrachée aux volcans.
Puis c'est, soudain calmé, un fleuve assagi Qui traverse les plaines avant d'avoir choisi La mer ou l'océan.
La Loire alors s'endort aux flancs du sable blond Qu'elle étreint en ses bras en un amour profond Sous des cieux consentants.
Opulente et coquette elle pare ses coteaux De l'écrin de ses vignes, de l'or de ses châteaux, Comme autant de joyaux.
Elle flâne tourangelle et caresse angevine La pierre, le tuffeau, qui la parant, divine, Se mirent en ses eaux.
Elle baigne un court instant des berges portuaires Avant de se donner en son long estuaire Au sel et aux roseaux
Dispensant ses reflets sous les lourdes paupières Que font à ses rivages de calmes vasières La Loire en un voyage qui touche à sa fin, Se mêle à l'Atlantique et y meurt de chagrin.