ô Temps, miroir de l'homme, temps qui passe dit-on, Dans notre insignifiance et notre prétention. Temps tu es le métier, majestueux, immense, Sur lequel nous brodons notre pauvre espérance.
Temps qui toujours le même, immuable, serein, Est l'écran sur lequel se joue notre destin, Tu distilles nos jours avec parcimonie Quand tu as décidé de nous donner la vie.
Temps apaisant nos peines et consumant nos joies, Tu restes insensible à nos pleurs, à nos voix. Alors que vainement nous voudrions voler, Tes lambeaux par lesquels nous semblons exister.
Temps qu'en son temps Dieu même n'a pas su Domestiquer ni vaincre lorsque tu l'eus conçu, Tu règnes sans partage et organises ô Maître, L'ouvrage par lequel nous pensons te soumettre.
Temps au nom confondu avec éternité. Seigneur de l'univers, suprême infinité, Inéluctablement, par la loi du plus fort, Tu finis par mener tout et tous à la mort.