Une voile ! Une voile ! Vite, une voile ! Un voilier ! Qu’on largue mes amarres -et j’ai envie d’aimer- Que je puisse m’échapper de ce corps de silence Car à l’intérieur ma voix rage et s’étale Tandis que d’autres, assis, ironisent ma sentence Le tonnerre me bâillonne. -je supplie : « Une voile ! »-.
La mer m’emporterait dans ses déserts de vagues Le vent m'assènerait aux flancs ses coups de dague… Je voudrais sans arrêt me cacher dans la foule Être aussi invisible que l’ombre d’un fantôme Que personne ne s’attarde aux abysses où je coule Ni ne sente la honte qui fait suer mes paumes.
Comment choisir la paix quand à l’intérieur Tout n’est que boucherie, haine et cris de douleur ? Comment choisir la vie quand en dedans l’angoisse Vous arrache peu à peu chaque désir qui passe ? Comment choisir les autres alors que dans ce corps Un monstre terrifiant menace et vous dévore ?