Et voilà que les lumières dans la nuit renaissent Car l’obscurité peu à peu a enfantée des ombres L’enfant se hâte dans les ruelles aux coins sombres, Peu rassuré de marcher seul dans les nuées épaisses. Il est des soirs où l’on sent monter en nous la peur, Quand le crachin serré recouvre tout de noirceur
Il se souvient de ce film où le tranchant d’une hache à frappé violemment une femme gisant dans le fossé Et il entend son cœur battre, affolé, et se rattachent à ce cognement furieux des pressentiments familiers
Il entend grincer derrière lui d’une poulie la roue Et il imagine qu’une silhouette sur la porte cloue Sanglante une mèche de cheveux volés à la femme
Encore quelques enjambées et la lumière violette Du néon du cinéma va l’accueillir dans son halo Hurle soudain un chat et il aperçoit la silhouette D’un mendiant affamé qui cherche pitance et eau
L’enfant d’un bond entre dans le cercle magique Du hall illuminé tout en évitant le regard famélique De l’homme qui continue sa route à pas mesurés