Native des orées d’est, ce matin d’avril, Flottante dans les cieux translucides, une bulle De lumière se repose sur l’azure, immobile, Suspendue aux ombres rosées du crépuscule.
Sa sphère se reflète dans les eaux du vieux port En jades irisés dont la Loire s’ocelle…. Fraîche et mutine blancheur, belle et maligne aurore, Ton suspens rend toute chose si réelle….
Puis soudain, tes lueurs enfantées déembullent, et, Quittant ta rondeur mère, en vagues ovulées, Elles inondent Véga, Pollux, noient Rigel…. De leurs lames immenses elles réveillent le ciel.
Sereinement câline, secrètement femme, Amie des aubes seules, mâtine compagne, Tu dessines sur Nantes, éternelle Dame, Du parc de procès à la cathédrale, Des fleurs de Commerce aux vitres de Bretagne, Des gerbes orangées de cent mille feux de Bengale.
