Parfois je sombre, sombre, sombre, Toujours plus loin, toujours plus fort, Rien d'autre au monde comme moi ne tombe Dans ces cas là. Tout devient lourd, surtout mon corps, J'empreinte aux astronautes leurs pas, Enfin, plutôt la lenteur que le reste, Qui rend laborieux chaque geste.
Et le temps passe, passe, passe, Sans que je ne puisse rien faire, Le repos se mue en paillasse Sans que j'en ai quelque chose à faire. Tout ce voyage est comparable A une chute vertigineuse, Comme celle d'Alice, incroyable, Mais beaucoup moins merveilleuse.
J'en garde la bouche pâteuse, La voix rauque, les yeux tombants ; Tout mon être s'affaisse mollement Sur cette pente dangereuse, Quand tout à coup tout se renverse Comme un sablier qu'on retourne Je reprends la tendance inverse Et sans que rien ne m'en détourne, Comme un sursaut qui me réveille, Je rebondis de bord en bord Pour sortir de ce puits de sommeil Où je perdais le nord. Parfois encore, j'avance à tâtons Vers la lumière de l'horizon Toujours tout droit, droit devant moi Sans voir la route tracée jusque là.
Ainsi je peux définir aujourd'hui Un schéma simple de ma vie Faite de pics, d'ondulations De lignes sans interruption ; C'est l'électrocardiogramme, Celui qui donne la mesure Le rythme qui trace la trame De la vie, de sa vraie nature.