L'éloignement ce n'est rien Quand on s'aime bien ; Ni l'éloignement, ni rien, Ne peut user des liens Quand on s'aime bien.
Sauf qu'on surestime trop La force des fils qui nous lient, Les uns tissés aux autres cousus ; On sous-estime trop La distance et ses coups de ciseaux Portés dans les étoffes touffues.
J'aimerais être un grand couturier Capable de solidement entrelacer Tous les liens que j'aurais patiemment tricotés, Et les fils des souvenirs brodés.
Je regarderais alors, En amatrice de mode, Défiler devant moi la mémoire des formes Que les tissus auront imprimées : La forme des amis qui les auront portés, Les formes vides d'habits, que laisseront les années.