Je me suis réveillée un matin Le temps avait passé ; Je me suis réveillée un matin Qui n'en était plus un.
La nuit y était restée accrochée Comme une herbe folle, une herbe qui colle ; La nuit n'allait plus se coucher Que quelques heures dans la journée.
Le jour, luisant, était une merveille Dont lueurs et odeurs enrobaient le monde ; Le jour si court aux couleurs de miel, Toujours plus grignoté que la veille.
Le soir, venait la grisaille, Dans une pénombre surprenante ; Le soir amenait les retrouvailles De la solitude qui tenaille.
Et si matin, nuit, jour et soir Ensemble racontent une histoire J'y vois comme dans un miroir Certains reflets de ma mémoire.