Tel l’océan primal dont elles ont la saveur, Cristaux suspendus à la pointe de longs cils, Elles annoncent souvent un chagrin précurseur Quand l’onde saline brille comme des fils
On les boit goulument comme à une fontaine, Lorsque nous prononçons, bien qu’adulte déjà, Ce nom sacré « maman », refoulant notre peine Car la larme qui sourd nous vient de l’au-delà
Quel est donc ce miracle inondant notre cœur Au mystique rappel de l’heure utérine Quand on ressent la joie, nous emplir de douceur Et que se crée l’enfant que l’amour nous destine