Je marchais sur le chemin De graviers blancs Qui me guidait Sous l’épaisse forêt Aucun de mes pas Ne laissait de trace Aucun bruit Plutôt, j’étais au dessus Du chemin.
Au sortir du bois Là où le ciel rejoint la lumière Je vis un essaim de notes Se précipiter vers moi Elles me dirent Qu’elles provenaient De flûte violon piano… Et que des hommes En costume bien mis Les avaient libérés Décrochées de leurs portées Puis dans un sifflement harmonique Elles disparurent entourées Des oiseaux du monde.
Je vis ces hommes bien habillés Me regarder tristement Ils agitaient en tous sens Leurs instruments muets Je pus lire dans leurs cœurs Et leur dit de siffler longuement Plus fort que le vent Et que si leur âme d’enfant renaissait enfin Ils pourraient à nouveau Frapper frotter souffler Et jaillir d’autres musiques Plus pures encore.
Satisfaits ils m’aidèrent A retrouver le sol et la gravité.
Je marchais déjà depuis De longs jours Les avais-je réellement rencontrés ?