Tu ignores A jamais à mentir les villes d’espérance Et les ports Les berges et les mers et les hanses Et les ors Et les couchants de flamme et les rumeurs de mort Et les têtes de rois piquées au bout des lances
Et tu vas ton chemin crénelé d’habitudes Sans savoir que ton sang s’écoule dans les fleuves Que du soir au matin tes tendresses sont veuves Que tes yeux sont marqués du gris des hébétudes
Jamais tu ne sauras l’impalpable secret Qui taraude le vif des visages d’amantes Pour te vriller au cœur t’infuser au plus près Ce poison doucereux des certitudes lentes
Allons passant maudit loin des villes dorées Tu iras ton chemin Te heurtant aux gibets des dépouilles parées Vers ces immenses ports Forêts de mâts voiles claquant brises lointaines Enfin ce bord Où finir tous tes lendemains Tes certitudes