Quelques vagues souvenirs dans la tête Périodes bleues dont l’esprit se délecte De belles images légendaires malgré elles Que l’on voudrait éternelles
Peu à peu ma mémoire se perd Dans les méandres délaissés par la mer Se couvrant lentement de mousse Pour accueillir les marées d’eaux douces
Comme les marins dont les mains sont sèches Aujourd’hui, mes yeux s’assèchent A la vision qui n’a rien pour plaire D’un avenir trop ... linéaire
Le Quarantième Rugissant pousse mon corps, Le force à lutter jour après jour, heure après heure Sur un voilier toutes voiles bordées, sentant la mort Victime de cette tempête, laissé-pour-compte dans son malheu
Perdue dans l’immense étendue d’eau Devenue fantôme comme ce bateau J’erre tant bien que mal à la merci des vents et marées Jusqu’à ce que le grand mât se brise et me laisse dériver
Jusqu’à ce que les humains renoncent à me voir Et que je disparaisse à tout jamais sans laisser de trace Jusqu’à ce que la Faucheuse m’emmène dans le long couloir Et me vende à ces dieux voraces
Indigne de ma vie où qu’elle soit Je ne chercherai plus à la rêver, à l’espérer Je resterai, quoi qu’il en soit Un bâtiment inhabité...