Fugue mineure
J’aime rouler la nuit, au mois d’août
Seul maître à bord de ce vaisseau,
Fendant l’espace, qu’est mon auto ;
Vitres baissées , l’air est chaud,
Petit moment de plaisir solitaire,
D’une fugue mineure et interstellaire .
J’aime les routes du mois d’août,
La nuit, le calme, après le fou,
Des transhumances diurnes.
Dans cette paix douce et nocturne,
Qu’il est bon de glisser dans le film,
Qui derrière le pare brise, défile.
J’aime, les routes la nuit, les déserts,
Les ciels d’été, l’horizon de la mer ;
Ces petits bouts d’éternité facile,
Pour oublier que la vie est fragile.
J’aime la saveur de ces moments,
Prenant le temps,
De voler du temps au temps.
J’aime lors des nuits automobiles,
Aborder les lumières des villes,
Comme un havre ; jazz de l’auto radio,
Croiser doucement, traverser Bordeaux,
Et la Garonne endormie,
Sur un air de Miles Davis,
La nuit est belle, demain sera chaud.
J’aime rouler la nuit, au mois d’août
Seul maître à bord de ce vaisseau,
Fendant l’espace, qu’est mon auto ;
Vitres baissées, l’air est chaud,
Petit moment de plaisir solitaire,
D’une fugue mineure et interstellaire.