Eternelle croix (2)
... Et elle s'écoule d'un front plissé
Déchiré d'épines acérées,
D'un dos par les coups labouré,
De mains, de pieds qu'on a percés.
Dieu est amour mais sa justice
Ne peut souffrir tous les abus
Ne peut admettre que les vices
Restent impunis, courent les rues.
Alors Son bras Lui vient en aide
- Il ne peut corriger toujours -
Jésus Lui-même par son corps plaide
Coupable et paie par son amour !
Par la croix c'est Dieu qui entraîne
Tout le possible des souffrances,
Des abandons, des cris, des haines,
Nos dépressions et arrogances,
Nos frustrations et nos remords
Dans ce supplice... et dans la mort.
Couvert de honte, écartelé,
Lui qui n'a commis aucun tort,
Nu, méprisé, ensanglanté
Ce Fils d'homme et d'éternité
Jugé, châtié, écrasé,
Offre à nos yeux l'image vraie
De ce qu'à l'homme fait le péché.
Car c'est de ça qu'Il s'est chargé,
Acceptant là, à notre place
Le poids du prix qu'il méritait.
... Puis regardant chacun en face
Dans ce souffle que l'on coupait,
Il interpelle encore le ciel
Ce Père qu'Il sert jusqu'à crier :
- Pardonne-leur, je prends le fiel
Qui les privait de liberté,
Pour qu'ils reçoivent de ton miel
Par mon sang lavés, purifiés,
... Pour qu'ils aient la vie éternelle.
Par cette croix Dieu montre aussi
L'hideux, l'abject caché qui traîne
Derrière les humains pervertis :
Forces obscures qui se déchaînent
De Satan et de ses démons :
Jésus prend là tout à la fois
Ce que subissent et ce que font
Outre les hommes, anges sans foi.
La croix ne permet à personne
De dire que Dieu n'existe pas !
De dire que sa vue n'est pas bonne
Que nous ne l'intéressons pas.
Plutôt, cherchons dans ce qui est
Ce qui doit être découvert,
Pour que par cette oeuvre élevée
Tu aies le don... qui t'est offert.