L'école de nos parents aux pupitres de chêne A la bouteille d’encre, au poêle à allumer Avec ces tabliers, ces gros pulls de laine Que les mamans coupaient, cousaient ou tricotaient,
L’école de nos parents avait bien de la peine Malgré la gratuité ou les verres de lait. Elle a grandi sans doute, comme on fait une reine Avec des matériaux, des lettres et des pensées.
Mais les plus belles pierres ne valent que par la vie Qui peut s’y abriter : L’école de nos parents, De moins en moins pieuse, en eut l’âme meurtrie, Quand on coupa ses ailes, lorsqu'on changea son vent !
Retenant la morale un peu comme un bastion Qu'on arrache aux étoiles qui éclairent la nuit, Comme une adolescente qui rompt de sa maison La garde bienveillante, l'école s'affranchit…
S’étant émancipée, la fillette peu sage Ecrivit sur son front «laïque et vaccinée» ! Guizot ou Charlemagne connaissaient le message Qui l’avait engendrée… qu'il eut fallu garder !
D’autres l’ont rejeté. Avides en libertés Ils ont voulu frayer par leur seule raison Un chemin dégagé de rites et de clergés, Sans bien réaliser qu’une autre religion
Peu à peu s’imposait. C’est au fruit, dit Jésus, Qu’on juge de tout arbre, qu’on voit comment il est : L’école de nos parents bientôt n’a plus voulu Qu’on enseigne aux enfants Esprit et Vérité ... Que Dieu a tout créé.
Alors tous les mensonges et des perversités Peu à peu sont entrés, ont semé leur ivraie : Croyant l’Evolution qui forme les athées, Aveugles à ses bévues, de Maître on a changé !...
Sans Dieu pas de morale ! Ni lois ni conseillers Ni aucune méthode ne peuvent former l’Homme. Les dieux qu’elle s’est donnée n'apportent pas la paix, Les bases de l’école ne sont que verre ou chaume.
Violences et irrespects crient du tréfonds des êtres, Faute des profondeurs que l'on a égarées Pour de vaines raisons, la Lumière ne peut être : Forgeant l'intolérance, l’école L’a occultée.