Ces appels impalpables, sans mots, à travers un lourd silence où la conscience fréquente la raison, m'avaient tenu réveillé en cette heure tardive d'une nuit d'avril.
Dans l'Isère, la pluie douce d'un début de printemps morose tombait de nuages grisâtres.
De ma terrasse orientée vers le sud, dévêtue de verdure et de fleurs, je contemplais un horizon silencieux et sans vie, seulement habité par le doute et la désapprobation que l'on m'avait laissée.
Par delà ce qui m'entourait : la plaine, le bitume, les chaines de montagnes à peine perceptibles, je me mis alors à songer...
L'air est doux, les parfums de la vie m'enivrent toujours autant. Que la halte est longue en cette période imprévisible dont l'incertitude est triomphante !
La mémoire me travaille et me rapproche de mes souvenirs, mes pensées bousculent un état d'esprit pris dans le filet du hasard et qui n'était probablement pas en équilibre.
Certes, le temps nous pressait toujours dans un monde qui allait trop vite et les contraintes nous abîmaient, mais savions-nous, ne serait-ce que dans un semblant de rigueur, que nous nous efforcions de croire, gérer nos inconvénients à bon escient ?
Je songeais encore...
C'est au bout de la nuit, lorsque le crépuscule était venu à notre rencontre, que j’ai su.
J’ai su mon inconscience à défaut de ma conscience.
Depuis, la raison s'est emparée de mon être tout entier où désormais chaque minute compte et me donne l'essentiel de mes priorités: vivre ! Savourer l'instant présent qui s'offre et chaque moment, même les plus insignifiants, comme une douce liqueur.
Une pluie fine brouillait inlassablement l'espace dans lequel je me trouvais, mais je vis malgré tout le ciel s'éclaircir.
Claude VELLA – le 30 avril 2020 Texte écrit pour ma page Facebook : "Les plumes du cœur" - MERCI A VOUS - Appel à textes.