A l'horloge de la vie
A l’horloge de la vie
Les heures passent plus lentement
Suivant l’âge de celui
Qui en suit le mouvement.
Près du radiateur, tout au fond de la classe
Mâchonnant son crayon, un élève rêvasse.
Le temps s’étire pour lui, interminablement.
La mouche qu’il observe attentivement,
Voudrait avec la vitre, jouer au passe-muraille.
Réfractaire à ses cours, il attend, et il baille.
La récréation est si longue à venir !
Il ne veut qu’une chose : bien vite grandir ;
Tout ce qui lui plaira, il pourra alors faire.
A l’horloge de la vie
Les heures passent plus lentement
Suivant l’âge de celui
Qui en suit le mouvement.
Elle sort de son travail, passe chez l’épicier,
Court chercher les enfants, devoirs à vérifier,
Préparer le repas, lave-linge à brancher,
Dîner, donner le bain, une histoire et coucher.
Vingt-quatre heures c’est trop peu pour une seule journée
Il faut se limiter juste aux priorités.
Un peu de repassage face à la télé,
C’est sa façon à elle, tous les soirs de souffler ;
Il resterait pourtant, encore tant à faire.
A l’horloge de la vie
Les heures passent plus lentement
Suivant l’âge de celui
Qui en suit le mouvement.
Tous les deux, côte à côte, assis sur le divan,
Ils suivent les infos, plus ou moins somnolents.
Après la météo, ils ferment la télé,
Mettent un peu de musique, et font des mots croisés.
"Des chiffres et des lettres" : c’est l’heure du goûter.
"Questions pour un Champion" : mémoire à tester.
Silence des enfants : ils sont si occupés ;
Alors après la soupe, ils montent se coucher,
Puisque de toute façon, il n’y a plus rien à faire.
A l’horloge de la vie
Les heures passent plus lentement
Suivant l’âge de celui
Qui en suit le mouvement.
