Pensif dans les marais de son céleste eden Le créateur un jour considéra la scène : Que n’ai-je dépensé tant d’ingéniosité Pour en faire la plus belle de la voie lactée ! Si pures et si parfaites j’avais créé ces lignes Que pour ne les confier qu’à des êtres indignes. J’ai cru d’intelligence les avoir dotés, Quelle déconvenue, quel immense raté ! C’était ma planète bleue et c’était mon chef d’oeuvre Que n’ai-je stoppé là l’étendue de mon oeuvre ! Ils ont noirci les eaux et enfumé le ciel, Je n’aurai point de cesse de déverser mon fiel. Et le divin courroux fit résonner la terre, Et déchaîner les vents, et déborder la mer.