Ne suis-je vraiment plus que rameau desséché, De sa sève vidé, qu'il vaut mieux arracher ? Suis-je un volcan éteint, un silencieux cratère ? Une contrée perdue, un désert de misère ?
Vous qui dormez en paix, qu'avez-vous fait de moi ? Votre conscience au moins vous tourmente parfois ? Depuis, mes jours sont noirs et toutes mes nuits blanches, Tel un fantôme j'erre, assoiffée de revanches.
Ô printemps, puisses-tu raviver mon envie, Exercer ton pouvoir pour me rendre la vie ? Que de mon bois, dormant, je songe à m'éveiller, Retrouver le sourire et puis m'émerveiller.
Que revienne à nouveau la douceur de mes rêves ! Que l'angoisse un instant m'accordât une trêve ! Que s'enfuient de mon âme amertume et rancœur ! Que renaisse l'espoir tout au fond de mon cœur !