Ta petite menotte est crispée dans ma main, Je lis dans ton sourire l'ombre de ton angoisse ; J'essaie de te cacher celle qui, aussi, m'étreint : C'est ta toute première rentrée des classes.
Du haut de tes trois ans, tu portes ton cartable, A te voir c'est certain tu vas faire un malheur ! Mon petit bout de chou, c'est indéfinissable Cette sensation de vide qui emplit mon coeur.
J'aimerais rentrer chez nous, te serrer dans mes bras... Mais le temps a gagné et commence aujourd'hui Une étape de ta vie qui t'éloigne de moi, Et prouve que déjà, peu à peu, je vieillis.
Voilà que maintenant tu perds ton assurance Devant tous ces enfants aussi paumés que toi. Je grimace un sourire pour te donner confiance, Ravalant les sanglots qui étouffent ma voix.
Un rapide baiser avant de te quitter, Je m'éclipse bien vite pour éviter les drames. Je pars le coeur en miettes de t'entendre crier, Soulagée de pouvoir laisser couler mes larmes.
Nous rirons tous les deux d'ici quelques années, De ce fameux premier jour de rentrée des classes, Mais je sais déjà qui, en aura conservé Dans un coin de son coeur, la plus profonde trace.