Plus de fleurs aujourd'hui que je n'en sais porter, Décomptent les défunts qui manquent à ma vie. Soigneusement choisies, leur joyeuse beauté Ne saurait égayer mon coeur ni le ciel gris.
L'assourdissant silence hurle les regrets, Des rendez-vous manqués, des mots d'amour non dits, Quand mon regard caresse les lettres dorées Des noms gravés au marbre de chacun des lits.
Rangés dans ma mémoire ces précieux visages, Défient l'anathème qu'impose la mort. Ils guident mon esprit aux valeurs les plus sages, Un peu de chacun d'eux survivant en mon corps.
Lorsque le poids de tous me deviendra trop lourd, Que des affres du temps, je voudrais m'alléger, Qui se souviendra d'eux, lorsque viendra le jour, Où près d'eux, moi aussi, je viendrai m'allonger ?