Madame, prenez garde au nouveau prédateur ! Embusqué dans la toile il épie sa proie ; De ses visqueux propos, l'ardent bonimenteur Tisse ainsi chaque jour quelques fils plus étroits.
L'arachnéen poète attend alors l'instant Où quelqu'une esseulée ou fragile en son âme, Dans ce sordide piège échoue le cœur battant, Loin de s'imaginer cette combine infâme.
Alors entortillée dans ces liens ambigus D'amour ou d'amitié, virtuels ou réels, Elle ne peut que subir cette sordide glue Qui, en se débattant, lui arrache les ailes.
Chaque écran qui s'allume au matin de l'espoir Porte dans ses pixels des gouttes de rosée… Ce sont autant de larmes nées de ces histoires Qui perlent sur la toile et viennent s'écraser.