Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Claudie BECQUES

Le virus

Que nous reste-t-il donc aujourd'hui en ce monde ?
Peu à peu chaque jour l'humanité s'effondre.
On infiltre en nos âmes le pire des venins,
Qui, insidieusement, gangrène nos destins.

Notre seul réconfort, aux heures les plus noires,
Notre dernier espoir, notre unique exutoire,
Était jusqu'à ce jour, l'épaule des amis,
La chaleur de leurs mains qui ôtait nos soucis.

On mettait nos manteaux, on allait à la ville,
Pour croiser des sourires, faire les joyeux drilles,
Et la vie en nos coeurs palpitait de nouveau,
Le brouillard peu à peu quittait notre cerveau.

Et s'ils s'étaient inscrits aux abonnés absents,
Notre ultime recours restait le lien du sang,
La chair de notre chair, nos parents, nos enfants,
Et nos espoirs portés par nos petits-enfants.

Mais la joie et l'amour, nous dit-on aujourd'hui
Sont devenus pour tous, les pires ennemis,
La tendresse est tueuse et désormais proscrite,
Pareille à la faucheuse, la famille est décrite.

On peut nous museler, nous uniformiser,
Mais même si la mort est le prix à payer,
C'est entourée des miens, visages découverts,
Câlinée, embrassée, que je quitterai Terre.

Si tel est mon destin, mes amours, mes chéris,
Exhortez ce venin de votre cœur meurtri,
Ne rejetez jamais sur l'autre cette faute,
Car vivre sans amour m'est souffrance trop haute.