Vos
poèmes

(Hommage à Germaine Acremant, auteure de "Les dames au chap
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Les vieilles filles d’antan
Ne connurent jamais d’amants :
Certaines trop ambitieuses
Aspiraient à vie luxueuse ;

D’autres qui cherchaient le renom,
N’ont pas non plus changé de nom ;
Celles qui, fiancées à Dieu,
N’ont jamais relevé les yeux ;

Et puis il y a aussi celles,
Qui, amoureuses, jouvencelles,
Attendirent une vie durant,
L’aveu de leur prince charmant ;

Il en est qui, très dévouées,
Aux leurs se sont sacrifiées,
Garde-malades ou sœurs-mamans
Ont vieilli tout doucement ;

D’autres qui, dépourvues de dote,
Près des homm’ n’eurent pas la cote ;
Et puis il y a enfin celles
Que personne ne trouva belles,

Des, pourtant très intelligentes,
Bien éduquées, bonnes et patientes,
Qui n’obtinrent jamais la chance
De pouvoir vivre une romance.

D’aucun ne peut imaginer
Ce que cet état peut cacher :
Toutes ces illusions fanées
Et rancœurs enfouies à jamais.

Le cœur de ces vieilles filles
Est comme ces lacs, si tranquilles
Lorsque la tempête est calmée,
Mais dont les berges sont ravagées.