Des sentiments humains c'est vrai je le confesse Il en est un chez moi qui manque au répertoire. Personne n'est parfait, je n'ai pas la noblesse De donner mon pardon, de manquer de mémoire.
Je ne vous parle pas ici de peccadilles De gestes malheureux, d'oublis ou de bévue, D'une langue qui fourche ou vulgaires broutilles Mais vile trahison qui prend au dépourvu.
Je donne absolution à tout acte étourdi Mais demeure inflexible envers toute personne Qui brise ma confiance usant de perfidie, Et qui mielleusement près de moi papillonne.
Comme j'admire ceux, qui ont si grandeur d'âme D'accepter des excuses et tendre l'autre joue, D'oublier la blessure ouverte par l'infâme Qui, au nom de l'amour, fait ployer sous son joug !
Rebelle, je m'insurge et rue dans les brancards Je refuse les coups de poignard et de gueule Je suis sans doute lâche à me mettre à l'écart, Et refermer mon cœur et choisir d'être seule.
Qui a tort ou raison ? Lequel est le plus faible ? Qui est le plus heureux ?Y-a-t-il un vainqueur ? Je persiste à penser qu'il est plus vraisemblable Que sous les faux-semblants subsiste la rancœur.