Écoute la nuit qui ne te dit rien, Les poings avachis dans l’autre matin Ses yeux verticaux, du ciel abruti, Dévorent tes os s’ils en ont envie,
Et loin dans la mer, dorment les oiseaux, Leurs ailes de fer confondent tes mots, D’ailleurs ! Tu n’es rien, l’Histoire est ailleurs Peut-être à demain, qu'on boive ou qu'on meure ;
Écoute la nuit, écoute là bien, Elle est comme enfuie, le long de tes mains Elle dit que toi quand tu la ressens, Tout ce que tu vois n’est rien de vivant ;
Et loin dans la mer, ou vit le soleil La distance amère éclot d’un éveil ; Toi, petit, confus, et l’âme défaite Tu ne vivras plus, tu seras poète.