L'ombre illuminée
I
Sur le rivage,
L'ombre git de tout son long.
Il observe ses contours dorés,
Les naufrages dans les nuages,
Car l'heure sombre a sonné.
Venu d'une montagne,
Il descend vers la ville,
A deux kilomètres en contrebas.
Il s'est adressé aux habitants,
Dans un langage inventé,
Il l'ont compris.
La chute originelle,
Telle est notre destinée.
Chaque jour, nous devons nous déplacer.
Un lien unique relie le ciel et la terre,
L'Enfer, et l'axe qui les unit, existent.
Le cheval céleste décrit une courbe
Dans sa chevauchée.
Il parle au reptile en toi.
Ne se laissera pas prendre.
Dans une transe,
Il entre dans la danse.
Devient les rythmes,
Alentour et courre,
Sur le fil d'une épée.
Les évènements du Passé,
Que connurent les plantes,
Contenues dans la mixture,
Une substance très foncée,
Pourront te renseigner.
Une terre vient de naître,
A chaque battement de tambour.
Les bras de la nuit reposent sur les épaules.
Les rêves à chausse-trappe,
L'hilarité générale,
La terre se renverse vers le ciel,
Le ciel retourne sur terre.
La musique et la danse
Se sont rencontrés dans leur enfance
Par une froide soirée d'hiver,
Et depuis ne se quittent plus.
Il eut la vision d'animaux sauvages
Dans les jambes qui battaient le sol,
Sur son visage la Biche,
Sur le sien l'oiseau, le loup, le cheval.
Les concepts et les objets,
Sont chaque jour redisposés.
Faut-il les remettre en place,
Réordonner par la main,
Qui provoque le chaos.
II
Les étoiles sont les braises ardentes
D'un foyer plus intense que celui-ci.
Les esprits des morts y reposent,
Ils voyagent aussi.
Ils nous observent,
Et je sais ce qui nous gouverne.
Rendus au sol on peut se relever,
C'est cette recherche qui compte.
Ô feu purificateur !
Quelle langage parles-tu?
Est-ce la pureté du vent,
Qui donne vie à tes flammes?
J'engage ton apparition,
Et tu apparaîtras,
Tu seras l'évidence-même.
Tu rendras les bêtes curieuses,
Les lames seront lavées.
Entre soleil et terre,
Tu renais de tes cendres.
Le monde est une goutte
Qui perle sur une branche.
Il existe deux voies pour rejoindre
Le chemin du soleil:
La cascade est un escalier
Menant aux hautes branches.
Les arbres se penchent sur la question.
Les pierres gardent en mémoire
Le passage des animaux.
Suis la plus Haute Branche,
Le tremplin vers les étoiles,
Atteint les flammes,
Par le coeur et le souffle.
Il existe aussi un passage
Par cette ombre illuminée.
L' Astre de Suie ainsi nommé,
Passées les portes de la Nuit.
Va contre le vent,
Remonte-le en son flux.
Traverse les orages,
Et les tempêtes.
Au bout du grand arc,
Que décrit l'ombre sur l'astre,
Se trouvent des jardins merveilleux.
Des champs, des rivières et des forêts.
Au-delà de ces vertes prairies
Inondées de lumière d'or,
Dans les plus hautes branches,
La voie menant au Grand Brasier.
Sur le lac, au coucher du soleil,
Apparait une passerelle.
Celui qui l'empruntera
Rejoindra le ciel en son foyer.