Il faut que l’on s’aime, Que l’on s’aide quand on saigne, Sans qu’on cède sous les beignes Qui règnent sur la corde raide !
Il faut que l’on sème Les graines saines qui entrainent l’entraide. Qu’elles prennent dans nos plaines trop pleines de flegme, En remède au « tout pour soi-même ».
Il faut qu’on se donne les moyens De fleurir nos quotidiens Le tien, le mien et puis le sien, Tous citoyens Homo Sapiens, Qu’on soit le point… Et puis le lien !
Il faut que l’on sorte enfin de nos carcans Que l’on porte, à l’ailleurs, nos regards, Qu’on délaisse nos laisses d’égo car quand La détresse plane et frappe quelque part, Il y a avec elle de l’effet papillon Qui bat des ailes dans le sel de son sillon !
Alors éparpillons le fruit de nos pensées Au-delà des fossés de nos champs d’orgueil, Qu’elles puissent pousser en tiges élancées Sur les vestiges fauchés de celles que l’or cueille !
Car on a beau trouver sensé d’essayer de se classer De se mettre des repères à l’inventaire de nos critères, Au fond, on vient tous d’un même passé, d’un seul point plac Sur la frise chronologique à l’échelle de notre Terre !
Nous sommes la somme issue de la graine D’où germa notre arbre généalogique, L’arbre de l’humain sans pot sociologique. Et quand une branche s’y gangrène, Parce qu’un mal la dévore C’est l’arbre entier qui risque la mort, S’il oublie de la soigner. La nature peut en témoigner…
Alors, il faut que l’on s’aime, Du sol à la cime, et sans « si » que l’on s’aide, Que l’on sauve à la sève nos branches blêmes, Qu’on s’y décide avant qu’elles ne décèdent.
Avant que le tronc commun, Le socle des siècles qui porte et nourri Le cœur et l’esprit de l’humain Ne soit plus que bois pourri ; Plus qu’une souche sèche Aux feuilles blanches qui tombent Dans la bouche rêche Et béante Des tombes Géantes !
J’ai honte parfois Et tout ça me déçoit quand je vois