C’est un jour de pluie Ou un ange qui pleure. Allé, dites-lui Dites-leur Que les ténèbres ne sont qu’un leurre Et que la nuit Aussi sombre qu’elle soit N’existe qu’entre deux lumières, Fugace comme un souffle froid Qui nous émane d’hier Et nous porte à demain. Juste un pont de plomb Ponctuant le chemin, Mais jamais plus long Que l’écart entre deux mains.
C’est un jour de pluie Ou un ange qui pleure. Allé, dites-lui Dites-leur Qu’une larme qui fuit Des citernes ternes du malheur C’est une goutte dans le puits Ou l’on puisera le goût du bonheur. Dites-lui que les nuages d’orages Qu’on entend gronder Alimentent aussi la fleur de l’âge A l’eau de leurs ondées.
C’est un jour de pluie Ou un ange qui pleure. Allé, dites-lui Dites-leur Que bien-sûr, il y a de l’horreur Dans ce monde gris et puis L’espoir d’une aurore du cœur Qui s’élève encore et luit Pour distiller de la couleur Dans le jour qui suit. Touche par touche, Presque invisibles à l’œil nu Couche par couche, Pour éclaircir l’obscur contenu Dans notre ciel Existentiel.
C’est un jour de pluie Ou un ange qui pleure. Allé, dites-lui Dites-leur Qu’il est l’heure Qu’ils les essuient A la chaleur Des victoires sans bruits Sur l’armée des douleurs Et des futurs éconduits. Un sourire silencieux, Une main tendue, L’invisible aux yeux D’un espoir rendu.