Les caprices informatiques de ma boite fenêtrée M’exaspèrent sans me lasser Ils me rappellent que ce que je contemple N’est qu’une boite de pétri Dans son nutritionnel liquide trempe Des embryonnaires organismes inachevés Par la main de l’homme fabriqués Qui dans ses bleutés fenêtres s’illustrent.
Cette pascaline moderne nous fait contempler Des contemplations se contemplant Et des ombres s’obscurcissant Tandis que se meuvent sur les écrans Nos vies pixelisées transportées Par des transcriptases inversées Protégées par des antirétroviraux innocents.
Dans ses vitraux nucléosidiques S’affichent nos idées électriques Nos volontés programmatiques Ou nos peurs fantasmagoriques Ils réfléchissent l’encéphalite Perçant les opercules élites De nos cœurs qui se délitent Aux heures de l’Uraninite.
La périodicité éclectique de cette muse ankylosée Titille parfois mes fils cuivrés Qui se nouent dans leur boîtier Elle murmure parfois, dans ses fichiers atmosphériques Des anthracites nués de trolls galvanisés Par la complexité absurde et anonyme des informes pratiques.
Dans ses arithmétiques binaires à la mémoire séquentielle Tournoie notre siècle sur le départ Il cherche une grise matrice policée Dans les blancs filets de ce néant éternel.