Le froid du Caire m’a froissée, Froissés les draps du lit Un lendemain, une matinée, Frustrés d’un soleil incertain Je les quitte sans cesse et en vain, Ces hommes et ces cités
Espérant y revenir, rêvant de m’y établir Comme je rêve de m’établir C’est vers cette solitude imposée par moi seule Que toujours je reviens Face à moi-même je sais, La routine policée d’un quotidien bien pensé
L’abri est illusion et dans ma bouche S’obstine ce goût amer Chaque départ, chaque rupture me consument, Alors dans l’évasion je m’entête, je voyage Emerveillement éphémère pour un imaginaire Sans cesse assailli par l’épreuve des faits
Je m’embarque pour d’autres contrées, Endure de nouveaux désirs d’appartenance Ce n’est pourtant à moi seule Que je ne peux appartenir Seule rime avec seule dans le décor chavirant De mon insupportable obsession du parfait
Des hommes comme des cités je me lasse, Inévitablement Le charme de la nouveauté Ne durera qu’un mois Demain je me cognerai A la fatalité de mes désirs défunts
Tendue entre quatre queues de comètes passant, Ma couche solitaire Et moi seule au milieu, A l’abri du néant Jusqu’au prochain voyage, Inexorablement