Dans l'ombre de ce chien endormi Qui veille sur moi, La déesse aux bras multiples m'est apparue Dansant sur l'eau. Je me ravis de ses doigts de sépia Aux paumes blanches, Tendues vers mon visage, Mutine, enjoleuse, destructrice.
Ta peau a l'éclat glauque d'un sabre de jade, Insaisissable, sur ton front ridé je lis L'approche d'une vengeance. Puis tantôt, la douceur d'un rayon de miel Qui t'enlace, rieuse et jeune à nouveau Dame de l'eau aux mille bras qui persévèrent, Mille coutelas retournés contre ce chien Qui m'exécute.
Que sous tes pas renaissent donc les printemps Vrais, trop tôt disparus.
Des jeunes filles aux saris d'or Balancent en cadence leurs bras qui lancent Mille poudres aux couleurs fines, poussières Divines de l'indigo céleste.