Un peloton de bourreaux poursuit Les jasmins qui dansent avec la brise Libanais, Palestiniens, Humains. Les soleils se meurent sur leurs paupières Leurs horizons sont tranchés aux ciseaux Ils se nourrissent de pleurs ravalés Et dans leur âme ils bercent une colombe morte. La sève les repousse et la mort les saccage Tous les firmaments leur sont défendus La prière vers un dieu devenu sourd sillonne leurs haillons Et à chaque bataille Thanatos l’emporte sur Éros. Les cloches ne sonnent plus des angélus de pétales Les clochers épouvantés sifflotent des squelettes. Tels des feux d’artifice le Pouvoir lance des missiles Qui se brisent dans un fracas de bombes et d’ossements. Et ils meurent en s’avortant, telle une fleur avant d’être née Mais quoi, que fais-je avec ma seule voix qui brame. Des millions d’étoiles suicident mes joues Pendant que mon âme traverse les galaxies de cèdres Pour que l’univers s’abreuve dans des nids-calices Pour des bouquets de petits pieds de bébés bien nourris Pour un ciel qui dirige l’orchestre d’un chœur d’anges Et un lit qui fasse naviguer les jasmins sur les mers, vers la paix.