Alors que mes cheveux sont désormais ivoire Et que ma peau vitrée ne s’orne que des rides, Je comprends à présent combien furent arides Les sentiers de ma vie… avant le purgatoire.
J’évoque amèrement avec mélancolie Les joies de l’âge heureux tout à coup envolées, Et des relents de fiel s’en viennent s’immiscer Dans des exhalaisons de révolues folies.
Je me rappelle alors combien elle était belle Cette foi tant portée par ceux qui m’ont chérie, Avant que d’emprunter les couloirs éternels D’où de là-haut, jamais, personne ne s’enfuit.
Ceux-là auront toujours mon amour, ma tendresse, Mes sourires amènes, féconds et fervents, Ils y retrouveront un peu de ma jeunesse Qui les a escortés quand ils étaient enfants.
Et même si ce soir, j’ai l’air mélancolique, Rien ne pourra jamais effacer ces instants Où, malgré les accrocs, les tracas et les hics, Ma vie, à leurs côtés, fut un enchantement.